Il était une fois, dans un royaume bien tranquille, un roi fort triste. En effet, sa charmante épouse n’était plus de ce monde. Cependant, le ciel eut pitié ; il envoya un rayon de lumière sur une personne, qui fut la nouvelle reine. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Quoique… non, attendez, j’ai du me tromper d’histoire.

Neuf heures. Château de la capitale de Sbuterra.

- Déjà debout, Whirlwind ?

La dragonne bleue ne répondit pas. Elle était assise à même le sol, s’était habillée de sa plus belle rose ; rouge et dorée, elle arborait de magnifiques gemmes orangées, qui avaient coûté les yeux de la tête à la couturière. Heureusement, la reine, toujours de bon cœur, l’avait dédommagée pour qu’elle ne mette pas la clé sous la porte. Quand au bout de la robe, des plumes lui donnaient une allure majestueuse.
N’obtenant pas de réponse, Dia s’approcha de Whirlwind ; elle put constater que la reine fixait une toile, sur son chevalet. Aucune trace de peinture n’était présente, mais la palette attendait, sagement, au pied du chevalet. L’hybride semblait plongée dans ses pensées dans ses pensées. Elle devait sûrement réfléchir à ce qu’elle peindrait dessus. Dans la pièce, comme en dehors, tout était silencieux. Cet endroit était vraiment un havre de paix.

- Votre robe vous va aussi bien, votre majesté.

Le vouvoiement de Dia fit reprendre ses esprits à Whirlwind. Elle secoua la tête comme un cheval, puis prit un air surpris ; elle n’avait pas remarqué la présence de Dia avant cet instant. Son air se fit frustré, puis elle lança :

- Eh ! Je t’ai déjà dit de me tutoyer !
- Aha, pardon, c’était juste pour te réveiller un peu.

Dia partit dans un rire doux et léger. Whirlwind aimait bien son amie, elle qui était gentille et simple. Malheureusement, elle lui rappelait aussi Bianca, qui était sa sœur jumelle. Lorsque leur village avait été attaqué, Bianca avait disparu. Tout le monde l’avait crue morte ; elle avait en fait rejoint les rangs ennemis. Whirlwind voudrait encore lui parler, ailleurs que dans un champ de bataille.

- Mais…

L’hybride hésita, puis elle continua :

- Tu dis que ma robe me va bien, tout le monde le dit ! C’est vrai qu’elle est très belle, mais… Je suis bleue, elle est rouge, ça fait flash, ça ne va pas ensemble !
- Mais, enfin, si ! rassura Dia. Cependant… J’ai l’impression qu’il n’y a pas assez de gemmes… Tu en penses quoi ?

Avant de répondre, Whirlwind eut de nouveau en tête l’image de la couturière, qui s’était ruinée pour concevoir cette robe. La dragonne-licorne secoua la tête pour chasser l’image de son esprit et répondit :

- Non, c’est très bien comme ça. Les gemmes sont… horriblement chères.

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Onze heures. Quartier général de l’armée de Sbuterra.

- Oui, comme je te le dis, Whirlwind, c’est à Darkus qu’elle est allée.
- Tu es sûr ?

Devant la mine exaspérée de Blue, la jeune reine préféra se taire. Ça faisait cinq fois qu’elle posait la même question, il était logique que cela l’énervait ! Le dragon bleu donna un ordre à une nouvelle recrue, puis il se tourna vers Whirlwind.

- Pourquoi veux-tu absolument savoir où se trouve Bianca ? Tu aimerais lui rendre visite ou quoi ?
- Non, non, rassure-toi !

À vrai dire, Whirlwind n’en savait rien. Pourquoi cherchait-elle Bianca ? Elle avait d’autres choses à faire que de bavarder avec une ennemie. Mais pourtant…
La reine remercia Blue puis sortit dans les rues, saluant les passants qui la regardaient. Qu’allait-elle faire, finalement ?

--

Seize heures. Château de la capitale de Sbuterra.

- Qu’est ce que tu as l’intention de peindre ?
- Quelque chose de grandiose. Qui m’a marquée. Bien entendu, je le ferais afficher dans le château. À l’entrée, même.

Dia et Whirlwind regardaient toutes les deux le tableau blanc. L’hybride, cependant, pensait en même temps à autre chose. Elle enleva sa robe, sous le regard surpris de Dia.

- Qu’est ce que tu fais ?
- Je pars faire un petit tour. Je serais de retour avant vingt heures. Occupe-toi des affaires du château.

Sans attendre de réponse, la reine déplia ses ailes de plumes et s’envola par la fenêtre ouverte. Dia regarde Whirlwind partir, regarda la toile vide, puis murmura :

- Mais qu’est ce qu’elle a encore derrière la tête ?

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Whirlwind se posa. Elle était arrivée à destination, à l’entrée d’une grande forêt sombre et inquiétante. Elle hésita à entrer ; qu’était-elle venue chercher, au juste ? De l’inspiration pour sa peinture ou la présence de Bianca ? Elle ne savait pas trop. Mais, cependant, elle était sûre d’une chose : dans cet endroit effrayant, elle n’était seule.

Le silence régnait, le calme plat. Sans bouger de l’endroit où elle était, Whirlwind regardait. Elle observait chaque coin, chaque espace, chaque arbre. Son regard n’était pas fuyant et inquiet, non, pas du tout. Il était plutôt… Comment dire ? Déterminé. À trouver l’intrus qui se cachait, non loin de là, qui guettait la présence de la dragonne-licorne. Enfin, « intrus », c’était un grand mot. La personne dissimulée était originaire de cet endroit. L’intrus, dans tout ça, était la reine. D’ailleurs, pouvait-il savoir qu’elle était une personne importante ? Ou bien la rumeur d’une nouvelle reine de Sbuterra s’était propagée, mais personne ne savait à quoi elle ressemblait ?
Un bruit se fit entendre, Whirlwind tourna la tête. Ce n’était qu’une branche sèche qui, sous le poids des âges, s’est brisée et est tombée sur le sol dans un craquement sinistre. Il sembla à l’hybride que le bruit résonnait dans le silence inquiétant de la forêt sombre des Darkus. Tout le monde devait savoir qu’elle était là. Enfin, ce n’était qu’une intuition. Peut-être qu’elle se faisait simplement des idées.
Elle songea à rebrousser chemin. Non ; plus moyen de reculer. Quelqu’un la regardait, et ça, elle en était sûre. Mais ce n’était pas la personne qu’elle cherchait. Ce n’était pas Bianca. Cette dernière lui aurait déjà sauté dessus si elle l’avait vue. L’attente était insupportable. Attendre que la personne cachée se montre était trop long. Il fallait qu’elle sorte.
Tout de suite.

- Je sais que vous êtes là, lança Whirlwind dans un calme parfait. Vous êtes quelque part, je sens votre présence. Inutile de vous cacher.

Et la dragonne-licorne attendit.

Moon était seule, sur les terres des Darkus, assise sur le sol sans bouger. Elle grattait le sol avec sa patte, l'ennui l'avait atteinte. Rien de ce qui se trouvait là ne l'intéressait, et encore moins, l'ennui qui pesait sur elle. Elle soupirait sans arrêt, elle tournait en rond, mais rien ne pouvait chasser l'ennui. Elle regardait le ciel. Là haut, le soleil brillait, faisant danser son ombre sur le sol tapissé d'herbes. Cela faisait déjà trois bonnes heures que Moon était plantée là, sans rien faire... enfin si, elle grattait le sol avec sa patte. Au bout de quelques instants, elle se leva, déplia ses grandes ailes bleues et grises et s'envola. Battant lentement l'air avec ses ailes, elle cherchait ce qu'elle allait bien pouvoir faire dans les environs, sans quitter les terres de Darkus.

Elle trouva de quoi se passer le temps au bout de quelques minutes de vol. En-dessous d'elle, il y avait une dragonne bleue avec des ailes plumeuses... certainement pas une dragonne du clan Darkus ! Mais une question hantait la tête de Moon : que venait faire cette dragonne ici ? Est-elle venue pour déclarer une guerre ? Mais surtout, pourquoi est-elle seule ? La dragonne noire pensait que c'était l'occasion idéale pour effrayer quelqu'un en plein jour. Le soleil faisait refléter son ombre sur le sol, ce qui était déjà un élément pour la faire se faire repérer. Moon se posa sur le sol, dans un buisson, derrière la dragonne bleue.

Selon Moon, les dragons plumeux, comme la dragonne bleue ici présente, n'étaient pas des Darkus, il faut donc les éliminer pour les empêcher de tout envahir. La dragonne noire restait cachée dans son buisson, obsevant de ses yeux dorés et luisants entre les feuillages, la dragonne bleue. Moon ne fit quasiment aucun bruit, elle se préparait juste à attaquer en cas de besoin ou d'attaque imprévue venant de la dragonne plumeuse.

Enfin au bout de quelques secondes de silence déjà insuportables à la dragonne noire, Moon entendit alors la dragonne bleue discuter avec un autre dragon caché dans un buisson, sans doutes, vu que la voix venait de là-bas :

- Je sais que vous êtes là, vous êtes quelque part, je sens votre présence. Inutile de vous cacher.
- Tu es une dragonne-licorne qui s'est aventurée ici. Sur nos terres, tu est seule et tes chances sont minimes... Pourquoi tu est là ?
- Dragonne-licorne insouciante, quelle mauvaise idée d'être venue ici seule, sans personne à tes côtés, tu est bien inutile contre deux dragons.

Moon avait dit cela dans un ton tout à fait calme, espérant être bien cachée dans le buisson.

HRp :

Tu attends, toujours et encore, la réponse de ce mystérieux inconnu. Mais va-t-il vraiment répondre ? Ou te faire languir pendant de longues heures, encore et toujours, à attendre, sur tes gardes, à attendre, peut-être, une mort prochaine ? Bientôt, tu entendis une voix, une voix calme, sûrement d’un dragon. Il était quelque part, non loin de toi, il t’observait bien. Il savait à quoi tu ressemblais, peut-être savait-il aussi ton origine, peut-être avait-il été là pendant l’attaque de ton village ? Mais tu n’as pas peur. La voix calme de l’inconnu te dit que tu as peu de chances de t’en sortir. Tu pourrais t’enfuir, déplier tes ailes et voler le plus loin possible. Mais tu n’en fais rien ; ce geste serait d’une lâcheté totale. Le dragon te pose une question. Que viens-tu faire ici ? Toi non plus, tu ne le sais pas vraiment. Tu n’en es pas sûre de ce que tu fais là. Mais il va falloir que tu trouves quelque chose à dire. Et vite.
Alors que tu veux répondre, une autre voix t’interpelle. Elle semble te menacer, et semble vouloir t’énerver, pour que, à tord, tu t’attaques à ces deux inconnus, ces deux qui se cachent, qui t’observent, qui te voient parfaitement. Ce sont des lâches pour se cacher ainsi. Mais tu es pacifique. Tu n’aimes pas attaquer, tu ne les attaqueras pas. La solution n’est pas de fuir ni d’attaquer. La solution est de parlementer, de trouver des arguments, de ne pas fâcher. Tes oreilles, d’instinct, se tournent vers un buisson. Tes oreilles sont grandes, ce qui t’as valu de nombreuses moqueries ; mais elles n’en sont pas moins utiles. Avec elles, tu peux très bien entendre, tu peux très bien capter les sons, tu peux très bien savoir d’où ils viennent. Surtout dans ce silence parfait.
Tu tournes la tête vers un premier buisson. Là se trouve le premier dragon qui avait parlé, tu le sais. Dans un calme parfait, tu réponds donc à sa question.

- La réponse à ta question… Je ne sais pas pourquoi je viens ici. Je cherchais de l’inspiration. De l’inspiration pour un tableau. Malgré tout mes efforts de concentration, il restait vide. Il me faut vite le finir ; je voulais le destiner au roi de Sbuterra. Je n’ai pas trouvé l’inspiration nécessaire, j’ai décidé de sortir en trouver. Je me suis retrouvée ici malencontreusement.

Tu omets de parler de Bianca. Après tout, il ne fallait mieux pas. Même si tu es en colère contre elle d’avoir rejoint le camp ennemi, tu ne veux pas lui attirer d’ennuis. Dire qu’elle était ton ami pourrait avoir des répercutions sur sa carrière. Et tu n’aimerais pas la rendre malheureuse.
Maintenant, tu te tournes vers l’autre buisson, d’où est sortie une autre voix, tout aussi calme, mais bien plus féminine. Tu fixes ce buisson, tout en restant prudente ; tu ne sais pas ce que l’autre dragon à l’intention de faire.

- Je conçois que venir ici n’est pas une bonne idée, pourtant je suis belle et bien arrivée ici. Certes, mon intrusion ne peut qu’apporter ici des doutes sur mes intentions. Cela dit, si vous voulez que je m’en aille, n’hésitez pas à me le dire. De plus, soyez en sûr, je n’ai pas l’intention de vous attaquer. Je sais très bien que je ne pourrais rien contre vous.

Il était bien normal pour Whirlwind de se questionner à propos d’une seule et unique affaire : le sort que lui réservaient ces deux dragons du Clan de Darkus. Quoi ! Elle se promenait en ces terres, et était immédiatement considérée comme une importune, potentiellement dangereuse ! Un bruissement se fit ouïr. Apparu alors aux yeux de la reine, un dragon. Comme elle l’avait deviné. Néanmoins, elle découvrit son apparence à ce moment-là. L’hybride songea à une chose : Eh bien ! Questions couleurs, on peut voir que c’est le mal ! Effectivement. Ce dragon-là, aussi étrange soit-il, était noir de jais, de la tête aux pattes. Mais ce n’était pas tout. Après tout, des dragons noirs tels que celui-ci, il en existait un bon nombre. Cependant, ce reptile-là n’était pas uni, plutôt… bicolore. Ses couleurs, rouge, noir, ça ne pouvait être qu’effrayant. Ces couleurs évoquait… Quoi donc ? L’obscurité et le sang ? Ce dragon-là était-il un meurtrier, tuait-il ses victimes dans le noir le plus total ? Les questions de Whirlwind resteront sans doute sans réponse. De plus, quelles seraient ses motivations pour les poser maintenant ?
La voix féminine parla de nouveau. Le puits des âmes ? Bizarre, elle n’en avait jamais entendu parlé. Quoi ! On pouvait bien être inculte, dans ce monde où tout le monde déteste tout le monde ! Mais, vraiment, le nom de cet endroit ne lui disait rien. Était-ce un puits rempli d’eau, perdu au milieu d’une forêt où des âmes attendaient les jeunes gens égarés pour les emporter avec eux ? Ou bien était-ce un volcan, géant et éteint à jamais, aux flancs obscurs sous un ciel d’éternelles ténèbres ? Les paroles de la dragonne attisaient la curiosité de Whirlwind. Oui, c’était sûr ; elle allait un jour, même pendant quelques secondes, aller voir cet endroit étrange. De toute façon, elle pourrait partir d’ici facilement.
La dragonne, elle aussi, sortit de sa cachette. Elle était sombre, mais moins que le dernier. Elle partageait cependant sa couleur rouge avec lui. La reine put voir ses cornes rouge sang recourbées, ses grandes ailes à la membrane bleu foncé, et son ventre de la même couleur. Elle ne put apercevoir le bout de sa queue – ou simplement ne l’avait-elle pas regardé ? Elle se concentrait sur autre chose. Les yeux ambrés, reptiliens, de la dragonne. Une idée lui traversa l’esprit ; un court moment, l’ennemie ne ressemblait plus qu’à un gros serpent. C’était tout.
Le premier dragon sombre prit la parole. Il était derrière Whirlwind, mais pourquoi faire ? Voulait-il éviter de se faire remarquer ? Eh bien, c’était raté. Complètement raté. Il sembla à la dragonne-licorne que le dragon était exaspéré. Il ne pensait pas que l’intruse était ici pour trouver de l’inspiration. À peine eut-il fini que l’autre, la femelle, enchaîna, sa voix sembla à Whirlwind agressive et moqueuse. Ce n’était sûrement qu’une impression, et la reine sentait que la pression était forte dans cet endroit pourtant si calme. La bleue jeta un regard vers le dragon noir et rouge, tout en restant aux aguets ; elle ne savait pas de quoi était capable l’autre dragonne pendant qu’elle avait le dos tourné.

- De l’inspiration, on peut en trouver partout. Nul besoin de se trouver seulement dans un endroit féérique pour être assailli d’inspiration. Cet endroit est bien loin d’être merveilleux et, désolée de l’avouer, je trouve que cette forêt possède un certain charme. Dans un sens, son obscurité fait peur et inspire la crainte. C’est ce genre de sentiments qui, pour le moment, m’inspire. Il est inutile de toujours faire des tableaux qui transpirent la joie pour le château de Sbuterra.

En avait-elle trop dit en parlant du château ? Non. On peut juste penser qu’elle est une simple peintre, et qu’elle est si pauvre que pour réaliser ses toiles, elle doit utiliser ses propres plumes. Whirlwind préféra ne pas répondre à la moquerie – si c’en était une – de la dragonne noire, et attendit la réponse du dragon, et peut-être la réaction de la femelle face à son silence contre elle. Elle n’avait, cependant, toujours pas l’intention de les attaquer. Son visage restait calme, impassible, pacifique.

Tout ce que Moon vit, c'était la dragonne lui tourner le dos pour se tourner vers l'autre dragon. La dragonne noire n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait faire l'autre dragonne, mais elle s'en fichait, elle n'allait pas la laisser s'en aller si facilement. Car même avec ses provocations, la dragonne bleue restait calme, elle n'avait pas l'air de vouloir se battre. Mais au bout de quelques secondes de silence insupportables, Moon entendit la dragonne parler... calmement, ça s'entendait sur sa voix, elle n'avait rien d’agressive malgré les paroles que Moon avait dit quelques instants plus tôt. Le plumeau avait dit :

- De l’inspiration, on peut en trouver partout. Nul besoin de se trouver seulement dans un endroit féérique pour être assailli d’inspiration. Cet endroit est bien loin d’être merveilleux et, désolée de l’avouer, je trouve que cette forêt possède un certain charme. Dans un sens, son obscurité fait peur et inspire la crainte. C’est ce genre de sentiments qui, pour le moment, m’inspire. Il est inutile de toujours faire des tableaux qui transpirent la joie pour le château de Sbuterra.

Puis, vint le tour de l'autre dragon qui eut le réflexe d'hurler que la reine des Sbuterra. Il pouvait aller le hurler sur les toits tant qu'il y était ! Que dis-je ? Il pourrait en faire une rumeur ! L'autre dragon noir avait exactement dit ces quelques phrases :

- Tu es la reine des Sbuterra ! Alors, nous ne te laisserons pas partir car tu représentes une menace pour nous !

Moon garda le silence quelques instants. Elle n'avait pas envie de parler, vu que l'autre dragonne ne lui avait pas parlé mais elle lui adressa quand même la parole au bout de quelques minutes de silence, quelques minutes de silences insupportables, quelques minutes de silence qui semblaient durer un siècle à Moon :

- Mensonge.

« Mensonge » avait dit la dragonne, la dragonne noire aux yeux de serpents. Whirlwind ne savait pas si elle parlait au dragon sombre ou à elle, même si la réponse était évidente. L’instant d’avant, le dragon noir, d’un air agressif et d’une voix mauvaise, avait deviné – Comment avait-il fait ? – que Whirlwind était la reine de Sbuterra. Il en avait ajouté plus, disant qu’elle était une menace pour les Darkus. L’hybride agita l’une de ses oreilles, signe d’une légère exaspération. Un silence passa, mais un court silence, après lequel le dragonne-licorne annonça :

- Le royaume de Sbuterra est une menace pour vous ? C’est une chose bien étrange que vous pensez. Vous n’êtes pas beaucoup instruit quand à la façon dont ce royaume fonctionne, mais qu’importe… Vous pensez donc que j’exerce la plus haute des fonctions au sein de Sbuterra ? Vous pensez que je ne peux être une honorable peintre en quête d’inspiration dans votre humble royaume ? Donnez-moi une toile, donnez-moi un pinceau, donnez-moi des couleurs, vous verrez ce que j’en ferais, vous verrez si je peux peindre ou non. Si vous n’avez pas tout ça, une simple feuille d’arbre suffira, mon pinceau pourrait être ma queue.

Long silence durant lequel Whirlwind regardait tour à tour les deux sombres dragons. Non, elle ne les attaquerait pas, même s’ils prenaient l’initiative de le faire. Non, elle ne s’enfuirait pas, même s’ils disaient la prendre en otage pour le restant de ses jours. La meilleure attaque contre ses ennemis est le calme et le sang-froid.

Donc la dragonne bleue était la reine de Sbuterra. Moon n'allait pas la laisser partir si facilement ! Pas question ! Elle ne tenait pas à être envahie par les Sbuterra ! Mais alors ? Que faire ? Moonlight écouta la dragonne bleue.

- Le royaume de Sbuterra est une menace pour vous ? C’est une chose bien étrange que vous pensez. Vous n’êtes pas beaucoup instruit quand à la façon dont ce royaume fonctionne, mais qu’importe… Vous pensez donc que j’exerce la plus haute des fonctions au sein de Sbuterra ? Vous pensez que je ne peux être une honorable peintre en quête d’inspiration dans votre humble royaume ? Donnez-moi une toile, donnez-moi un pinceau, donnez-moi des couleurs, vous verrez ce que j’en ferais, vous verrez si je peux peindre ou non. Si vous n’avez pas tout ça, une simple feuille d’arbre suffira, mon pinceau pourrait être ma queue.


- Perdons-nous du temps à parler avec elle ? Enfin... C'est vrai qu'elle ne nous sert à rien... Mais, comment réagira notre reine...

Sûr que l'intruse pouvait mentir ou dire la vérité, mais comment le savoir ? Pour cela, Moonlight employa les grands moyens, elle ne répondit pas au dragon, mais à l'espèce de plumeau ailé :

- Si tu est aussi douée en peinture que tu le dis, pourquoi demandes-tu à nous de te donner du matériel ? Tu dois savoir le prendre toi-même. Et puis, j'aimerais bien voir une de tes soit-disante peintures, car nous ne pouvons pas te laisser partir ainsi... "reine".

Moon en avait dit assez à la dragonne plumeuse. Elle se tourna alors vers le dragon noir et rouge et dit :

- Peut importe que l'on perde du temps à discuter avec elle, si elle est vraiment peintre et reine à la fois, elle devrais bien pouvoir nous montrer un de ses chefs-d'oeuvre non ? Et puis si elle était peintre, elle aurait ammené son matériel. Or, ce n'est pas le cas. Elle ment comme elle respire. Et si jamais elle ne parvenait pas à s'enfuir, je l'utiliserait comme plumeau ou comme ramasse-poussière pour nettoyer l'Antre de notre reine. L'important et de savoir si elle ment... ou non.

C'est tout ce que Moon eut à dire. Pour elle, la dragonne mentait. C'était sûr, si un peintre est vraiment peintre, il doit avoir son matériel ou qu'il va ! Enfin... c'est ce qu'elle disait.

Les deux dragons sombres semblèrent un peu brouillés par les paroles de Whirlwind, mais pas impressionnés. En même temps, elle ne cherchait pas à leur faire peur ou à les dominer. Le premier dragon parla à la seconde, il semblait douter, demandant s’ils perdaient leur temps avec tout ça. Mais la dragonne-licorne reporta plus son attention sur la femelle. Elle lui semblait plus dangereuse et plus maligne, pour une obscure raison. Peut-être parce qu’elle parlait beaucoup plus. Elle doutait aussi, peut-être plus, peut-être moins, peut-être autant que l’autre dragon. Elle disait à Whirlwind de prendre elle-même son matériel. Et bien ? Ils verront, dans ce cas, si elle ne peut pas se débrouiller seule pour trouver de quoi peindre. Car elle avait bien une idée. Ses griffes s’enfoncèrent dans le sol meuble.
La dragonne sombre parla ensuite à son collègue. Elle était persuadée que Whirlwind mentait, qu’elle était vraiment reine et ne venait pas ici pour peindre, car elle était sans matériel. Sûr ! Elle était la reine de Sbuterra, mais elle ne mentait pas. Elle était bien ici pour chercher de l’inspiration pour sa peinture. Non, non, elle ne mentait pas. En fait… Elle n’avait tout simplement pas tout dit. Car elle n’avait pas parlé de Bianca.

- D’ici au royaume de Sbuterra, il y a un long chemin à parcourir. Une toile, des pinceaux et des couleurs seraient trop encombrants à déplacer à chaque fois. Certes, je pourrais prendre un carnet, un crayon, et organiser des croquis à l’intérieur. Mais ce n’est pas qu’un paysage lambda que je veux créer sur ma toile. Je souhaite faire quelque chose de grandiose, qui marque les esprits. Et une chose pareille, si je la vois, je ne l’oublierais pas de sitôt. Et je pourrais facilement la retranscrire sur mon œuvre.
» Vous voulez une preuve de mon métier de peintre ? Bien entendu, je ne peux pas partir pour vous l’apporter, je pourrais m’enfuir, vous le savez très bien. C’est pour cette raison que je vais vous la montrer ici, cette preuve. Nul besoin de matériel, je sais maintenant ce que je dois utiliser pour peindre.

Whirlwind avisa un arbre, un arbre solitaire, dont les branches regorgeaient encore de feuilles. Elle se concentra, créa un petit nuage au dessus d’une mince branche recouverte de ces feuilles. Un éclair frappa la branche, qui cassa facilement et tomba droit… sur le dragon noir et rouge.

- Non !

L’hybride sauta au dessus du dragon pour attraper la branche avant qu’elle ne le frappe. Elle retomba lestement de l’autre côté et posa la branche par terre.

- Désolée de ce petit incident. Je n’avais pas l’intention de vous blesser.

Whirlwind entreprit ensuite de détacher une par une les feuilles présentes sur cette fine branche. Elle ne fit plus vraiment attention aux deux autres dragons et resta concentrée dans son travail. Cependant, elle tournait tout de même ses oreilles vers eux, guettant le moindre bruit qu’ils pourraient faire.

Je m'étais avisée de sauter sur la dragonne bleu ciel pour l'étrangler. Il valait mieux ne pas déclencher de combats dans cette forêt, car on ne sait jamais. Cet endroit sombre et inquiétant regorge peut-être de monstres affamés, le moindre combat risquerait d'attiser leur curiosité. J'avais remarqué une chose, la dragonne-licorne reportait plus son attention sur moi pour je ne sais quelle raison. Sans doute parce que mon air agressif ne lui disait rien qui vaille. En tout cas, je m'abstenait de rester en place, un seul combat pouvait déclencher une alerte chez des créatures qui sont sans doute cachées dans la forêt.

J'entendis mon interlocutrice parler. Visiblement, j'avais dût la vexer, enfin, je ne sait pas si je l'avais vraiment vexée, mais en tout cas, je pris ses paroles pour des sortes de reproches ou quelque chose comme ça :

- D’ici au royaume de Sbuterra, il y a un long chemin à parcourir. Une toile, des pinceaux et des couleurs seraient trop encombrants à déplacer à chaque fois. Certes, je pourrais prendre un carnet, un crayon, et organiser des croquis à l’intérieur. Mais ce n’est pas qu’un paysage lambda que je veux créer sur ma toile. Je souhaite faire quelque chose de grandiose, qui marque les esprits. Et une chose pareille, si je la vois, je ne l’oublierais pas de sitôt. Et je pourrais facilement la retranscrire sur mon œuvre.
» Vous voulez une preuve de mon métier de peintre ? Bien entendu, je ne peux pas partir pour vous l’apporter, je pourrais m’enfuir, vous le savez très bien. C’est pour cette raison que je vais vous la montrer ici, cette preuve. Nul besoin de matériel, je sais maintenant ce que je dois utiliser pour peindre.

Je ne lui répondit pas. J'attendis juste de voir ce qu'elle allait faire. Elle avait regardé un arbre. Jusque là, je ne vis rien d'anormal, mais elle avait fait tombé une branche droit vers le dragon noir. Je ne réagis aucunement, ce n'était pas à moi de réparer les fautes des autres. Avant que je ne puisse alerter Darkshader, la dragonne bleue sauta devant mes yeux et attrapa la branche d'arbre qui était en train de tomber. Joli réflexe, mais pas assez impressionnant à mes yeux. J'avais fait ce geste des centaines de fois dans ma vie, et à force, ça ne m’impressionnait plus du tout. Après avoir proposé ses excuses au dragon noir, celui-ci avait dit qu'il fallait être plus prudent.

Sans reporter la moindre attention sur ce que faisait la dragonne bleue, je commençait à gratter le sol avec mes griffes. Avec tout ce temps à perdre, on pourrait encore y être au petit matin. Finalement, je m'allongeais dans l'herbe, près du buisson où j'étais sortie. Je posais ma tête sur mes pattes avant et soupira. Je ne dormais pas, je m'aidais à passer le temps en m'ennuyant (euh...). Je ne jetais même pas un regard vers les deux autres dragon, je les laissais faire.

La reine Darkus était là, dans la forêt Ténébreuse, ce bois cauchemardesque qui lui appartenait. Chaque arbre avait une forme particulière, rendant cette forêt bien plus belle. Oui, Elle avait sa propre forme de beauté, et Tinùviel l'adorait. Après tout, tout son royaume était à son image... Non? Il était donc normal qu'elle appréciait en temps que dragonne de l'ombre ce décor au parfum macabre. Hu hu hu, le monde entier allait finir son la botte des Darkus, et ressembler entièrement à ça. Si on pouvait réaliser une toile à partir de ce territoire, trouver de l'inspiration était vraiment facile. Des peintres aux idées sombres pourraient parvenir à créer des scènes tout à fait dans le décor.

Tinùviel était donc là, ayant quitté son antre pour venir par ici. Il était rare de la voir dans son antre, d'ailleurs, ces temps ci. Mais ce n'était pas bien important, elle qui parvenait toujours à donner ses ordres d'une manière ou d'une autre. Elle appréciait grandement le calme d'aujourd'hui, on entendait que le vent glacial danser dans l'atmosphère Darkus. Elle aperçut après quelques minutes des dragons dont elle reconnut la nature. Deux Darkus ainsi que la reine Sbuterra. Il était bien étrange de la voir dans un tel territoire. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de la reine Darkus. Elle s'approcha des trois dragons avec la grâce dont elle faisait preuve presque tout le temps. Elle s'approcha avec sureté, oui, elle ne craignait pas ce peuple pacifiste.

- Oh! Mais n'est-ce pas notre chère WhirlWing, pretigieuse et pacifiste reine Sbuterra qui se trouve en face de moi? Je suis ravie de vous rencontrer enfin, telle que vous êtes, et pas en temps que simple reproduction sur papier. Veullez pardonner l'impolitesse de mes subordonnés.

Oui, elle avait entendu parler d'elle. Tinùviel dégageait cette aura sombre et enivrante à la fois pour les dragons des Ténèbres. Toujours avec son sourire, elle s'assit tranquillement en face de cette chère dragonne-licorne, derrière ses subordonnés. L'aspect de la forêt la rendait plus sombre physiquement, d'une façon impossible à rectifier. Peut être que cette folle aventurière trouverait ce qu'elle espérait trouver. De toute façon, si celle-ci ne lécoutait pas, il était en fait dur de le penser. Les ombres dégagés par Tinùviel pouvaient se sentir et envelopper les dragons environnants, comme un serpent qui écrasait sa proie dans une étreinte mortelle. Elle ne pouvait que faire frissonner les dragons qui n'étaient pas résistants aux puissances ténébreuses de Darkus. Les autres devraient au moins le remarquer. La dragonne ne désirait pas être ignorer, si c'était le cas, elle les punirait tous.

- Une dernière chose, que faites-vous par ici, ma chère? et que faites vous avec... Une branche?

Whirlwind resta un instant perplexe. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Pas encore, du moins. Peut-être se sentait-elle coupable d’avoir fait « peur », si l’on peut dire ça, au dragon noir et rouge ? Ne voulait-elle pas qu’il se mette en colère ? Pour sûr, elle ne savait pas quoi s’attendre face à ce dragon, était-il impulsif ? Ou bien était-elle perplexe pour autre chose ? À cause de l’autre dragonne, peut-être, qui ne la surveillait plus, à présent ? Peut-être que oui, peut-être que non, la reine n’en savait rien.
La dragonne-licorne avait bientôt fini d’enlever toutes les feuilles qui étaient accrochées à la maigre branche. Elle l’attrapa entre ses crocs et décida de la secouer pour faire plus facilement tomber les feuilles restantes. Mais les oreilles de Whirlwind captèrent un autre bruit, elle crut ressentir une autre présence. Ce n’était sûrement rien, ces bois étaient hantés de nombreuses créatures étranges, sûrement aussi merveilleuses qu’effrayantes. Pourtant… Cette présence n’était en rien celle d’une créature de la forêt.
Une voix fit tourner la tête de l’hybride, une voix qu’elle n’avait jamais entendue, pourtant elle en craignait le pire. Une dragonne était arrivée, une dragonne argentée aux yeux d’ambre, que Whirlwind avait déjà vue pourtant sans jamais la voir. Tinùviel, la reine du royaume des Darkus. La Sbuterreine – remarquez le jeu de mot très nul – resta un instant là, sans rien dire, sans rien faire, à regarder cette nouvelle arrivante pourtant si imposante. Elle ne l’écoutait qu’à moitié, mais saisissait les mots essentiels, tout en gardant sa branche dans la gueule… Ce que remarqua facilement Tinùviel.
Embarrassée ? Sûr que Whirlwind l’était, mais elle ne le fit pas remarquer. Elle ouvrit la bouche pour laisser tomber la branche, qui toucha le sol dans un bruit étonnement gênant, dans tout ce silence. Le dragonne recracha une feuille qui s’était cachée entre ses crocs, pour ensuite commencer à parler.

- Excusez-moi, je m’apprêtais à montrer quelques unes de mes capacités à vos dragons. Je pense qu’à présent, tout ceci est inutile.

Whirlwind jeta un regard vers les deux autres, un peu déçue de ne pas avoir pu leur montrer de quoi elle était capable. Peut-être le fera-t-elle un autre jour. À condition de les revoir, cet autre jour. La reine de Sbuterra ne laissa qu’un court silence passer avant de poursuivre :

- Ce que je fais là ? Je l’ai déjà dit aux autres dragons. Je pourrais vous dire de vous informer par rapport à eux, mais cela ne me dérange pas de répétez ce que j’ai déjà avoué. Bien entendu, et vous vous en doutez, je ne suis pas là pour un quelconque envahissement ou un simple combat. Mon objectif ici, est de trouver quelque chose de marquant, quelque chose d’exceptionnel, qui peut être reprit, qui peut-être retranscrit sur une toile. Je n’étais pas sûre de la position de cet endroit, même si maintenant je sais qu’il vous appartient.

Encore une fois, Whirlwind omit de parler de Bianca. Allait-elle le faire ? Tinùviel allait-elle deviner qu’elle n’était pas venue simplement pour de la peinture ?

HRp :

En voyant sa reine arriver, Moonlight se releva lentement. Si lentement qu'un escargot aurait eu le temps de faire 10 fois le tour de la forêt. Elle tourna la tête vers Tinùviel et tendis l'oreille.

- Oh ! Mais n'est-ce pas notre chère Whirlwind, pretigieuse et pacifiste reine Sbuterra qui se trouve en face de moi? Je suis ravie de vous rencontrer enfin, telle que vous êtes, et pas en temps que simple reproduction sur papier. Veullez pardonner l'impolitesse de mes subordonnés.
- Excusez-moi, je m’apprêtais à montrer quelques unes de mes capacités à vos dragons. Je pense qu’à présent, tout ceci est inutile.
- Une dernière chose, que faites-vous par ici, ma chère? et que faites vous avec... Une branche?
- Ce que je fais là ? Je l’ai déjà dit aux autres dragons. Je pourrais vous dire de vous informer par rapport à eux, mais cela ne me dérange pas de répétez ce que j’ai déjà avoué. Bien entendu, et vous vous en doutez, je ne suis pas là pour un quelconque envahissement ou un simple combat. Mon objectif ici, est de trouver quelque chose de marquant, quelque chose d’exceptionnel, qui peut être reprit, qui peut-être retranscrit sur une toile. Je n’étais pas sûre de la position de cet endroit, même si maintenant je sais qu’il vous appartient.

Pour elle (Moonlight), tout cela ne voulais rien dire ! Elle vit Darkshader s'envoler, mais ne prêta aucune attention à ce qu'il disait. Alors comme ça, la "Reine de Sbuterra" est également "peintre". Moonlight garda un oeil sur la dragonne bleue, on ne sait jamais si elle venait à s'en prendre à sa Reine. On ne sait jamais si elle est venue et faisait croire qu'elle était peintre. La dragonne noire n-y croyais pas, pour elle, même avec l'avis de Tinùviel, la dragonne mentait. Elle en était sûre.

- *Bah bien sûr ! Qui irait croire aux paroles de quelqu'un qui est inconnue au clan Darkus ? Qui irait croire de pareilles sottises ? Peintre et reine à la fois... c'est louche.*

- Ma reine, si vous pouvez me le permettre, je me retire pour surveillé les alentours en cas d'attaque subite... Car maintenant que sa majesté est dans le lieu, les chances de déclenché une bataille son risqué... Alors je me retire...

Elle le laissa partir. Mais son comportement était inacceptable. Et si la reine se faisait attaquer? Elle le prendrait pour responsable. La voleuse qui était avec lui semblait vouloir rester. Après tout, c'était une voleuse, elle observait, volait objets et informations, même si celle a qui elle devait faire son rapport était déjà présente. Tinùviel espérait qu'elle avait une bonne mémoire.

- Excusez-moi, je m’apprêtais à montrer quelques unes de mes capacités à vos dragons. Je pense qu’à présent, tout ceci est inutile.

Elle regarda la dragonne du coin de l'oeil. Que voulait-t'elle faire, en fin de compte? Trouver un moyen d'entourlouper les subordonnés de la reine Darkus? A moins qu'elle ne soit venue que pour "peindre". Tinùviel les savait officiellement pacifistes, mais ça n'allait peut être pas durer. La reine Darkus ne savait pas du tout ce dont ils étaient capables chez eux. Ce serait très embêtant de démarrer les hostilités immédiatement, il fallait s'attendre au pire, voir les surestimer, si c'était nécessaire. Tinùviel était touchée par la folie des grandeurs, mais savait tout de même se gérer. Après tout, la manipulatrice, c'était elle et seulement elle. Derrière ses mensonges, et ses compliments, se cachait une véritable vipère au poison qui tuait lentement mais surement. Oui, derrière sa grâce naturelle il y avait un être aux désirs démoniaques, signe du pêché et du vice absolu.

- Ce que je fais là ? Je l’ai déjà dit aux autres dragons. Je pourrais vous dire de vous informer par rapport à eux, mais cela ne me dérange pas de répétez ce que j’ai déjà avoué. Bien entendu, et vous vous en doutez, je ne suis pas là pour un quelconque envahissement ou un simple combat. Mon objectif ici, est de trouver quelque chose de marquant, quelque chose d’exceptionnel, qui peut être reprit, qui peut-être retranscrit sur une toile. Je n’étais pas sûre de la position de cet endroit, même si maintenant je sais qu’il vous appartient.

Tinùviel souriait. Dans ses douces paroles, la jeune reine Sbuterra semblait effectivement pacifiste... Elle ne connaissait donc pas le décor Darkus? Voilà quelque chose de fâcheux; on entendait pas assez parler d'eux. Pourtant, rien que le nom du clan devrait pouvoir faire frémir une fois révélé par un dragon trop peu discret, si bien que les moins courageux viendraient intégrer la bande, et les plus courageux... Se faire étriper dans les appartements de la reine. Hu hu hu... Ce serait tellement drôle, de pouvoir ainsi après leur mort, envoyer à la reine Sbuterra un seau de sang en guise de peinture ainsi qu'un pinceau fait d'écailles de ses camarades.

Elle s'approcha de la dragonne et prit le bâton qu'elle trafiquait avant de le tailler avec ses propres griffes, le déformant complètement. Aah, cette forme irrégulière, qui devait représenter le doute qui avait élu domicile dans sa tête. Incertain, chaque morceau de ce bout de bois qui suivait un chemin donné sans pour autant le choisir ni en tirer un intérêt quelconque. Ses grandes griffes noires inquiétantes montraient une certaine envie de déchiqueter une proie plongé dans le doute, puis dans la folie de l'incertitude, une proie perdue dans le néant, qui erre sans le désirer.

- Fort bien, mon "amie". Ma chère... Moonlight, c'est cela? Que pensez-vous de tout ça? Devrais-je la chasser, devrais-je lui ordonner de dresser un portrait pour preuve, ou simplement lui arracher les ailes?